À Nantes, le Vishnou du Mébon : un chef-d’œuvre khmer renoue avec son histoire

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By Onitsuka

EN BREF

  • Vishnou du Mébon : statue khmère emblématique du XIe siècle.
  • Découverte à Angkor en 1936, désormais restaurée à Nantes.
  • Impressionnante taille de plus de 5 mètres à l’origine.
  • Restauration au laboratoire Arc’antique prévue en vue d’une exposition.
  • Statue précédemment dorée, actuellement verdâtre à cause de corrosion.
  • Exposition programmée au musée Guimet à Paris en 2025.
  • Signification religieuse et artistique majeure en Asie du Sud-Est.
  • Chef-d’œuvre du patrimoine cambodgien avec des détails polychromes.

Dans le cœur de la ville de Nantes, un trésor du patrimoine khmer reprend vie. Le Vishnou du Mébon, cette remarquable statue en bronze découverte à Angkor dans les années 30, s’apprête à entamer un nouveau chapitre de son histoire. Imposant et mystérieux, ce chef-d’œuvre du XIe siècle dévoile peu à peu les secrets de son ancien éclat, tandis qu’il subit une restauration minutieuse au laboratoire Arc’antique. Cet événement marquant ne fait pas seulement revivre la mémoire de l’art khmer, mais promet également d’émerveiller les amateurs d’art du monde entier lors de son exposition à venir au musée Guimet, à Paris.

Au cœur de l’univers fascinant de l’art khmer, le Vishnou du Mébon se dresse comme un témoin majestueux de l’histoire cambodgienne. Découvert dans les années 1930 sur le site d’Angkor, ce trésor national, daté du XIe siècle, est actuellement en cours de restauration à Nantes. Ce projet exceptionnel vise à redonner vie à cette œuvre colossale avant de la mettre en lumière au musée Guimet à Paris. À travers cette article, plongeons dans l’histoire captivante de cette statue remarquable et son voyage en France.

Un trésor de l’art khmer découvert à Angkor

En 1936, lors de fouilles archéologiques dans le temple du Mébon occidental, les chercheurs mettent au jour ce qui deviendra l’un des plus grands bronzes khmers connus. Mesurant initialement plus de 5 mètres, cette statue remarquable représente le dieu hindou Vishnou, allongé sur l’océan de l’éternité. En tant qu’illustration emblématique de l’art religieux de l’époque, cette pièce se distingue par sa taille impressionnante et sa finesse sculpturale, incarnant des siècles de dévotion et d’artisanat exceptionnel.

La renaissance d’un chef-d’œuvre à Nantes

Arrivé en France en mai 2024, le Vishnou du Mébon a été introduit dans les laboratoires de Arc’antique à Nantes, où il subit actuellement un processus de restauration méticuleux. Protégé par un ruban adhésif blanc qui délimite les zones d’intervention, ce monument se trouve désormais sur un chariot, comme sur un lit d’hôpital. Ce traitement délicat de ce bronze colossal permet de travailler sur les surfaces corrodées, tentant de retrouver son ancienne splendeur dorée, qui a disparu au fil des siècles de l’enfouissement.

Un explorateur de la mémoire : l’œuvre en restauration

Stéphane Lemoine, spécialiste des métaux au laboratoire, décrit avec passion l’état actuel de cette statue qui est, à bien des égards, un palimpseste de l’histoire khmère. « Nous faisons face à un état d’encroûtement localisé qui retient des sédiments, nuisant à la lisibilité des détails du modelé », souligne-t-il. Ce chantier de restauration n’est pas seulement un travail technique ; c’est une quête pour retrouver la richesse des détails colorés – dorure, polychromie des sourcils et des lèvres – qui enjolivait autrefois la statue. L’objectif est de redonner vie à un art qui s’estompe avec le temps, tout en respectant l’intégrité historique de l’œuvre.

Une rencontre avec l’histoire à travers l’exposition

Le Vishnou du Mébon ne sera pas un inconnu lors de sa prochaine exposition au musée Guimet à Paris, prévue du 30 avril au 8 septembre. Yannick Lintz, présidente du musée, exprime une admiration sans réserve pour ce chef-d’œuvre : « Il est spirituellement et religieusement d’une très grande importance, à l’image de la Joconde du Louvre ». Cette comparaison avec un chef-d’œuvre emblématique souligne la signification culturelle profonde de la statue, rappelant à tous que ces œuvres transcendent leur matérialité pour devenir des références artistiques universelles.

La polychromie et la dorure : un passé flamboyant

Alors que nous contemplons l’œuvre aujourd’hui, il est fascinant d’imaginer à quoi elle ressemblait à son apogée. La statue, à l’époque de sa création, était totalement dorée, ornée de détails vibrants. Les rafinements de la polychromie sur les yeux, la moustache et les lèvres avaient pour but de rendre l’image divine encore plus vivante. Cet éclat était une invitation à la méditation et à la dévotion, renforçant l’importance du Vishnou dans la spiritualité asiatique.

Vers un avenir radieux pour le Vishnou

Le voyage du Vishnou du Mébon à travers le temps, de sa découverte à Angkor jusqu’à Nantes et bientôt Paris, témoigne de l’attachement croissant pour la préservation du patrimoine khmer. Ce projet ne saura pas seulement redonner vie à une œuvre d’art monumentale mais aussi rassembler des cultures à travers le temps et l’espace. Avec une exposition imminente mettant en avant les bronzes khmers, nous avons l’occasion unique de redécouvrir et d’honorer cette incroyable richesse artistique, qui continue d’émerveiller le monde.

Pour en savoir davantage, nous vous invitons à découvrir les articles suivants : Ouest France, Asie Sud Est, Le Petit Journal.

Foire Aux Questions – Vishnou du Mébon

Q : Qu’est-ce que le Vishnou du Mébon ? C’est une statue en bronze du XIe siècle, représentant le dieu hindou Vishnou, allongé sur l’océan de l’éternité. Elle a été retrouvée à Angkor en 1936 et est considérée comme l’un des plus grands bronzes découverts dans cette région.

Q : Où se trouve-t-il actuellement ? La statue est actuellement au laboratoire Arc’antique à Nantes, en France, où elle subit une restauration avant sa présentation au musée Guimet à Paris.

Q : Quelle est la taille originale du Vishnou du Mébon ? À l’origine, la statue mesurait plus de 5 mètres de long, mais aujourd’hui, seule la partie supérieure est exposée et mesure plus de 2,20 mètres.

Q : Pourquoi est-il vert de nos jours ? La statue était autrefois entièrement dorée, mais au fil des siècles, la dorure a disparu en raison de l’enfouissement et de la corrosion. Aujourd’hui, seules quelques parcelles dorées demeurent.

Q : Quels détails artistiques a-t-elle ? En plus de sa dorure, la statue était polychromée avec des couleurs sur les sourcils, les yeux, les lèvres et la moustache, apportant une vivacité supplémentaire à l’œuvre.

Q : Quelle est l’importance du Vishnou du Mébon dans la culture cambodgienne ? Vishnou est l’une des grandes divinités du panthéon religieux khmer. Cette œuvre monumentale est non seulement un chef-d’œuvre artistique, mais elle symbolise aussi la spiritualité et l’héritage culturel du Cambodge.

Q : Quand sera-t-il exposé au musée Guimet ? La statue sera présentée au musée Guimet à Paris du 30 avril au 8 septembre.

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