EN BREF
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La passion pour le Cambodge et ses richesses culturelles anime les projets de plusieurs créateurs, parmi lesquels se distingue une réalisatrice et écrivaine dont le parcours est riche en expériences marquantes. Son retour vers ses origines, guidé par un désir d’entreprendre et d’innover, lui permet de tisser des liens entre le passé et le présent, tout en explorant les défis de l’entrepreneuriat local. À travers ses créations, elle cherche à mettre en lumière les histoires de ceux qui, comme elle, ressentent l’appel du Cambodge et œuvrent pour un avenir prometteur.
La réalisatrice et écrivaine française Séverine Roels n’a de cesse de tisser des récits autour du Cambodge, entre mémoire historique et innovation culturelle. Grâce à ses films et ses romans, elle met en avant les défis et les réussites du peuple cambodgien, tout en s’engageant à transmettre les histoires qui méritent d’être racontées. À l’aube d’une nouvelle aventure, Séverine se prépare à revenir au Cambodge, non seulement pour explorer de nouveaux projets, mais aussi pour y nouer des liens avec des artistes locaux et s’immerger dans cette riche culture.
Un parcours de réalisation et d’écriture inspirant
Séverine Roels a su captiver son public avec des œuvres puissantes jonglant entre documentaire et fiction. Son œuvre emblématique, Go Back, suit le voyage de Candice, une jeune femme d’origine franco-khmère, revenant au Cambodge pour découvrir ses racines. Ce documentaire, tourné en 2002, a non seulement été un voyage personnel, mais il a aussi permis d’interroger l’héritage du passé auprès des nouvelles générations. Lors d’une projection en 2025 au Centre Bophana, Séverine s’est alors livrée sur son expérience de production et les collaborations fructueuses entre équipes cambodgiennes et françaises.
Les débuts : La mémoire à l’honneur
Lorsque Séverine a commencé à plonger dans l’univers cambodgien, elle a d’abord réalisé le documentaire Les Survivants de l’année zéro en 2001. À travers ce projet, elle a donné la parole aux membres de la communauté khmère de Nantes, témoignant des souvenirs des survivants du génocide. Elle a su marier des images d’archives avec des récits d’une époque douloureuse, car chaque interview laissait transparaître le poids des souvenirs, que ce soit le désir d’oubli ou la volonté de reconstruction.
Un dialogue entre générations
Dans son ouvrage, elle souligne : « Les plus âgés préféraient ne pas en parler, c’était trop douloureux. Mais les plus jeunes, eux, voulaient comprendre. » Cette approche intergénérationnelle pose les bases d’un dialogue essentiel pour la transmission de la mémoire au sein de la communauté cambodgienne.
Une expérience transformative
Ayant grandi dans une famille franco-khmère avec un beau-père cambodgien, Séverine a toujours ressenti le poids de cette histoire personnelle. Elle raconte : « Je marchais sur des œufs en abordant ce sujet, car c’était douloureux pour lui. » Ce constat l’a poussée à explorer le Cambodge plus en profondeur, notamment en se concentrant sur le vécu de sa demi-sœur Candice dans Go Back. Ce projet lui a permis d’entamer une véritable aventure humaine, soutenue par une équipe technique reconnue.
La force du documentaire en temps réel
Le tournage de Go Back a pris une tournure inattendue lorsque la famille de Séverine a décidé de rejouer les scènes de leur exode de 1975. Le film a alors mis en lumière l’angoisse et la tristesse, accentuées par une séquence poignante, où des survivants rencontrent leur ancien geôlier. Ce moment de tension et de réconciliation a marqué tant Séverine que le public.
Un moment de vérité
« Nous ne nous attendions pas à ce face-à-face. Leur ancien geôlier était encore là, vivant dans le même village. Ce fut un moment de vérité bouleversant. »
Une nouvelle génération face à l’histoire
Avec le temps, Séverine a pris conscience que le Cambodge d’aujourd’hui est habitée par une majorité de jeunes qui ne connaissent pas toujours les événements tragiques du passé. « Pour certains exilés, le temps s’est arrêté en 1975. Ils vivent avec des souvenirs figés. » Cette observation souligne l’importance de la transmission de la mémoire et du risque de laisser les jeunes sans repères. La permanence de l’histoire reste donc une clé pour l’avenir, et elle déplore que celle-ci soit souvent minimisée dans les manuels scolaires cambodgiens.
Redécouverte et innovation culturelle
Aujourd’hui, Séverine désire explorer le richesse culturelle du Cambodge à travers un projet ambitieux intitulé Le Peuple des Chanteurs. Cela mettrait en avant le rôle prépondérant du chant dans la vie quotidienne des Cambodgiens. « Ici, on chante à chaque moment de la vie : pour les naissances, les mariages, les funérailles… C’est une forme de mémoire vivante. »
Un regard sur la tradition orale
Son projet pourrait culminer avec un documentaire qui suivrait plusieurs chanteurs, révélant ainsi l’impact de la tradition orale dans la culture khmère. Ce souhait de préserver et d’enrichir la culture locale en témoigne de son engagement indéfectible.
Perspectives littéraires et projets futurs
A côté de ses documentaires, Séverine a également exploré des récits fictifs profonds. Son roman 1780, qui immerge le lecteur dans l’histoire française à travers les yeux d’une femme moderne, reflète son goût pour la mélange de genres. Actuellement, elle prend des notes pour un projet inspiré par son dernier voyage au Cambodge. « J’ai vu et entendu tant de choses durant mon séjour que je ressens le besoin de les mettre en mots. »
Un retour prometteur au Cambodge
Envisageant son retour au Cambodge pour plusieurs mois en octobre, Séverine aspire à approfondir ses recherches et à établir des relations avec des artistes locaux. Sa quête est simple : « Je veux prendre le temps d’observer, d’écouter, de m’immerger dans cette culture. » C’est ainsi qu’elle fait perdurer son lien avec le Cambodge, entre entrepreneuriat et innovation artistique.
Pour découvrir d’autres initiatives en lien avec l’entrepreneuriat au Cambodge, n’hésitez pas à lire cet article, ou explorez les œuvres de Séverine Roels.
FAQ sur le retour au Cambodge de Séverine Roels
Quelles sont les œuvres de Séverine Roels en lien avec le Cambodge ? Séverine a réalisé plusieurs projets, dont le documentaire Go Back et le roman Le Festin de Durian, qui explorent ses racines et la culture cambodgienne.
Quel est le sujet du documentaire Go Back ? Ce documentaire suit le voyage de Candice, une jeune femme franco-khmère, qui part à la découverte de ses origines au Cambodge, à travers l’histoire de sa famille et les souvenirs de son père.
Comment Séverine Roels aborde-t-elle la mémoire du génocide cambodgien ? Au travers de ses films, notamment Les Survivants de l’année zéro, elle cherche à donner la parole aux survivants et à leurs descendants, tout en soulignant l’importance de la transmission de cette mémoire.
Quel est le nouveau projet de Séverine sur la culture cambodgienne ? Elle souhaite mettre en avant la place du chant dans la vie quotidienne des Cambodgiens à travers un projet intitulé Le Peuple des Chanteurs, qui pourrait donner lieu à un documentaire.
Quel retour fait-elle sur les défis de la communauté cambodgienne aujourd’hui ? Elle observe que de nombreux exilés sont restés figés dans le passé, tandis que les jeunes Cambodgiens semblent parfois déconnectés de l’histoire récente du pays.
Quels sont les futurs projets littéraires de Séverine ? Elle travaille sur un projet littéraire inspiré de son dernier voyage au Cambodge, dans lequel elle souhaite raconter ses expériences et impressions.