EN BREF
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Le Cambodge, malgré l’interdiction de la gestation pour autrui en 2016, continue de voir fleurir un trafic particulièrement controversé : celui des mères porteuses. Récemment, un raid policier a mis à jour un réseau attirant des femmes philippines, exploitant leur situation précaire pour les convertir en mères de substitution au profit de clients riches. Cette enquête révèle une facette sinistre de la procréation assistée en Asie du Sud-Est, où l’appât du gain l’emporte sur l’éthique, laissant derrière lui des milliers de vies chamboulées.
Dans un contexte où la gestation pour autrui, bien que interdite au Cambodge, continue de prospérer, une récente enquête a mis en lumière les rouages d’un réseau de mères porteuses. Ce scandale a conduit à l’arrestation de plusieurs femmes philippines et vietnamiennes, illustrant la persistance des abus liés à cette pratique controversée. Ce récit dévoile les réalités souvent cachées de ce commerce illégal qui attire des couples en quête d’enfants, tout en exploitant des femmes vulnérables.
Une opération surprise au cœur de Phnom Penh
Le démantèlement de ce réseau a eu lieu dans une villa de la commune de Prek Anchanh, dans la province de Kandal, au sud de Phnom Penh. Fin septembre, la police a effectué un raid qui a permis l’arrestation de 24 femmes, principalement philippines et vietnamiennes, recrutées pour être des mères porteuses. Les autorités cambodgiennes ont réagi rapidement, et parmi les femmes interpellées, onze n’étaient pas encore enceintes et ont été expulsées vers leur pays d’origine.
Des peines de prison pour les mères porteuses
Les treize femmes qui avaient déjà accouché ont été condamnées à quatre ans de prison, avec deux d’entre elles bénéficiant d’un sursis. Cette décision a été prise dans le cadre de la loi cambodgienne qui sanctionne la traite des êtres humains. Dans un pays où la pauvreté est omniprésente, ces femmes se retrouvent piégées dans des situations désespérées, vendant leur capacité à être mère à de riches étrangers en quête de maternité.
Un retour brutal et incertain
Après avoir été graciées, les treize femmes philippines ont regagné leur pays, mais leur retour ne s’est pas fait sans inquiétude. Les enfants nés ou à naître se retrouvent dans l’incertitude, avec des appels à envisager des options telles que l’adoption. Nicholas Felix Ty, sous-secrétaire philippin à la justice, a souligné que ces bébés pourraient être considérés comme des pupilles de la nation si les mères ne sont pas en mesure de s’en occuper.
Le rôle des trafiquants
En toile de fond, les trafiquants continuent de sévir. Selon les autorités cambodgiennes, l’agence responsable du recrutement opérerait depuis la Thaïlande et ciblerait principalement des clients chinois, mais également des couples australiens et américains. Avec des coûts de gestation pour autrui au Cambodge dépassant à peine 10 000 €, contre plus de 100 000 € aux États-Unis, l’attractivité de cette pratique demeure forte pour des couples désespérés.
Une tendance alarmante en Asie du Sud-Est
Malgré l’interdiction de la gestation pour autrui en 2016, le Cambodge continue de se positionner comme un centre névralgique pour ce commerce. D’autres incidents illustrent la persistance de cette pratique, avec des affaires récentes de cliniques illégales et de démantèlements de réseaux similaires. Des mères porteuses sont parfois relâchées avec la condition de garder leur enfant, une situation qui soulève des questions éthiques déchirantes.
Le Laos, nouvel Eldorado de la GPA
Face à toutes ces tensions, le Laos est devenu le nouvel Eldorado de la gestation pour autrui, où des cliniques rivalisent pour attirer les mères porteuses et les clients. Le constat est amer : les femmes, souvent issues de milieux défavorisés, sont mises à contribution dans un système qui les exploite sous couvert de rêves de maternité pour d’autres. Ces structures présentent leurs services en ligne, affichant des « forfaits maternité de substitution au prix les plus bas », séduisant ainsi des couples du monde entier.
Dans ce climat où l’avidité et l’exploitation se côtoient, il est impératif de sensibiliser le public aux abus liés à la gestation pour autrui. Les voix des femmes piégées par ces systèmes inéquitables doivent être entendues pour espérer un changement durable dans cette pratique controversée.
FAQ sur le démantèlement d’un réseau de mères porteuses philippines au Cambodge
Quelle est la situation actuelle de la gestation pour autrui au Cambodge ? La gestation pour autrui est officiellement interdite au Cambodge depuis 2016, mais des réseaux clandestins continuent d’opérer dans le pays.
Combien de femmes ont été arrêtées dans le cadre de ce démantèlement ? Récemment, 24 femmes ont été arrêtées, dont 20 Philippines et 4 Vietnamiennes, pour avoir agi en tant que mères porteuses.
Comment cette opération de démantèlement a-t-elle eu lieu ? La police a mené un raid dans une villa de la province de Kandal, où les femmes étaient hébergées.
Quelle a été la sanction pour les mères porteuses arrêtées ? Les treize femmes qui ont été jugées ont été condamnées à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour trafic d’êtres humains.
Que sont devenues les femmes expulsées vers leur pays d’origine ? Les onze femmes expulsées n’étaient pas encore enceintes et ont été renvoyées aux Philippines sans connaître le sort des enfants nés ou à naître.
Pourquoi y a-t-il une forte demande de mères porteuses au Cambodge ? Les couples cherchant à devenir parents sont attirés par des prix très compétitifs, bien inférieurs à ceux pratiqués dans des pays comme les États-Unis.
Comment les autorités cambodgiennes perçoivent-elles ce trafic ? Les autorités sont conscientes que la gestation pour autrui clandestine persiste, malgré les lois en place, et luttent contre ces réseaux criminels.
Y a-t-il d’autres pays impliqués dans le marché de la GPA ? Oui, le Laos est aujourd’hui considéré comme un nouvel Eldorado pour la gestation pour autrui, attirant des clients de divers pays.