Au Cambodge, la combustion des plastiques enrichit les grandes entreprises, mettant en péril la santé des populations locales.

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By Onitsuka

EN BREF

  • Cimenterie Chip Mong Insee au Cambodge incinérant des déchets plastiques.
  • Sirènes annonçant l’extraction de calcaire, transformé en ciment à partir de plastique.
  • Augmentation des maladies respiratoires dans le village de Touk Meas.
  • Système de crédits plastique, perçu comme responsable, mais largement favorisant l’incinération.
  • Collecte et traitement des déchets payés par des multinationales.
  • Moins d’un quart des crédits réellement recyclés ; majorité incinérée.
  • Impact limité des contrôles environnementaux dans des régions à faibles ressources.
  • Émissions de gaz à effet de serre en hausse à cause de l’utilisation du plastique comme combustible.
  • Autres enjeux de santé : cancers, problèmes respiratoires liés à l’incinération.

Au Cambodge, une sombre réalité se cache derrière les pratiques commerciales de certaines multinationales : la combustion des plastiques devient un nouveau moteur de profit, au détriment de la santé des populations locales. Dans des zones reculées comme le village de Touk Meas, les habitants subissent les conséquences d’industries qui brûlent ces déchets pour alimenter leurs fours, entraînant des nuisances sanitaires et environnementales. Tandis que des entreprises se présentent comme responsables grâce aux crédits plastiques, la véritable question reste celle de leur impact dévastateur sur les communautés et l’écosystème.

Au Cambodge, la combustion des plastiques enrichit les grandes entreprises, mettant en péril la santé des populations locales

Le cambodge, traditionnellement connu pour sa beauté naturelle et sa riche culture, est maintenant confronté à un problème de santé publique majeur : la combustion des plastiques. Les grandes entreprises profitent de cette situation, utilisant les déchets plastiques comme combustible dans des installations comme la cimenterie Chip Mong Insee, au détriment de la santé des communautés locales. Cette dynamique soulève des questions cruciales sur les pratiques d’incinération, la pollution et l’impact sur la vie quotidienne des habitants.

Le fonctionnement des crédits plastiques

Les crédits plastiques constituent l’innovation douteuse derrière ce phénomène. Lorsqu’une entreprise vend des produits de consommation emballés dans du plastique, elle s’engage à payer un intermédiaire pour la collecte et la gestion de ces déchets. Pour chaque crédit acheté, équivalant à une tonne de plastique collecté, les entreprises peuvent afficher un visage éco-responsable. Cependant, la réalité est bien différente. La plupart de ces déchets finissent incinérés dans des cimenteries, comme celle de Chip Mong Insee, mettant gravement en danger la santé des résidents environnants.

Les conséquences sur la santé des habitants

Les effets de cette pollution ne se font pas attendre. Les habitants du village de Touk Meas, où se trouve la cimenterie, rapportent une hausse des maladies respiratoires et d’autres problèmes de santé depuis que l’usine a commencé à fonctionner à plein régime. La qualité de vie des villageois a considérablement diminué, avec des plaintes concernant la poussière omniprésente et l’odeur de plastique brûlé. Pheara, une habitante, témoigne : « Avant, quand on tombait malade, peu de médicaments suffisaient. Maintenant, il faut en prendre à plusieurs reprises et consulter différents médecins. »

Un système mal encadré

Le marché des crédits plastiques est encore plus préoccupant car il est principalement contrôlé par des auditeurs privés, avec peu de régulations gouvernementales. Le système permet ainsi aux entreprises d’échapper à leurs responsabilités tout en continuant à polluer les régions déjà vulnérables. La cimenterie Chip Mong Insee, tout en promettant des créations d’emplois, ne fait qu’aggraver la dégradation environnementale et sanitaire au Cambodge.

Un déni de la réalité économique

Les entreprises, bien que conscientes du désastre qu’elles causent, continuent de bénéficier économiquement de ce système. La gestion de déchets plastiques coûte de 140 à 670 dollars par tonne, mais ce coût ne semble pas suffisant pour inciter ces grandes entreprises à réduire leur dépendance au plastique. Au contraire, la situation paraît redevenir « normalisée », bien qu’elle soit une solution paresseuse et temporaire face à une crise beaucoup plus large. Piotr Barczak, du réseau ACEN, décrit cette approche comme étant très contre-productive pour toute initiative visant à réduire l’utilisation du plastique.

L’illusion d’un contrôle

Selon les déclarations officielles, la combustion du plastique est censée être régulée et contrôlée. Cependant, les habitants affirment que des déchets sont régulièrement brûlés en plein air, exposant la population à des substances toxiques comme les dioxines. Les filtres, censés empêcher les polluants organiques persistants de s’échapper, ne sont souvent pas capables de capter les contaminants issus de cette combustion. Les moyens de détection des émissions de particules ne peuvent pas non plus identifier les substances les plus nocives générées.

Vers une émergence d’alternatives ?

Malgré le climat morose, des initiatives commencent à voir le jour pour tackle la pollution plastique. Des projets de recyclage commencent à se mettre en place au Cambodge, mais ils restent largement insuffisants face à l’ampleur de la pollution. Les perspectives d’un réel changement semblent encore lointaines tant que les multinationales continuent de tirer profit de ces systèmes défectueux.

En fin de compte, la situation au Cambodge est révélatrice d’un défi mondial croissant face aux déchets plastiques. Alors que les grandes entreprises continuent d’enrichir leurs coffres, les populations locales paient le prix fort, autant en termes de santé que de qualité de vie. La lutte contre la pollution plastique, tant au niveau local qu’international, est plus cruciale que jamais, et requiert une mobilisation générale pour agir et minimiser les dégâts déjà causés à notre planète.

FAQ sur la combustion des plastiques au Cambodge

Au Cambodge, des cimenteries comme Chip Mong Insee brûlent des déchets plastiques, ce qui profite aux grandes entreprises tout en nuisant à la santé des populations locales.

La cimenterie Chip Mong Insee utilise du plastique comme combustible pour ses fours, ce qui permet à l’usine de fonctionner tout en diminuant ses coûts, mais cela a des conséquences néfastes pour l’environnement et la santé des habitants environnants.

Les entreprises achètent des crédits plastique, qui sont censés représenter des tonnes de déchets plastiques collectés, entraînant souvent leur incinération plutôt que leur recyclage.

Les habitants se plaignent d’une augmentation des maladies respiratoires depuis le début de l’exploitation de la cimenterie, mettant en évidence un lien entre leur santé et la pollution générée par l’usine.

Une entreprise paie un intermédiaire pour gérer ses déchets plastiques, et pour chaque crédit acheté, une tonne de déchets plastiques est censée être traitée, bien que beaucoup finissent par être brûlés dans les cimenteries.

Les contrôles sont souvent très limités dans les pays en développement comme le Cambodge, ce qui conduit à la production de polluants nocifs non surveillés lors de la combustion des plastiques.

Le marché des crédits plastiques pourrait croître considérablement, mais sans une réglementation stricte, cela risque de continuer à nuire aux communautés locales et à l’environnement.

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